LUCIE HAMELIN
Mérite du CIQ 2020
Le 14 octobre dernier, l’Ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ) a choisi de remettre le Mérite du CIQ à l’illustre sage-femme Lucie Hamelin. L’Ordre voulait notamment souligner son immense contribution à la création de l’Ordre, mais aussi l’expertise apportée dans le milieu éducatif.
« J’étais étonnée, mais en même temps, très très fière de cette nomination. J’ai travaillé pendant 35 ans comme sage-femme et pour la mise sur pied de l’Ordre professionnel. »
- Lucie Hamelin, récipiendaire du Mérite du CIQ
L’appel à la profession
D’abord technicienne en éducation spécialisée, Mme Hamelin a bifurqué vers la pratique sage-femme à la suite de sa première grossesse. Accompagnée elle-même par une sage-femme, elle s’inquiétait du manque de choix qui se présentait aux femmes dans la même situation qu’elle : « je voulais aider d’autres familles à pouvoir faire le choix d’être suivies et d’accoucher soit à domicile, soit à l’hôpital ». Cette expérience personnelle a ainsi motivé ce changement de carrière : être davantage en contact avec les femmes et les soutenir dans cet événement de vie.
Dès les balbutiements de l’OSFQ
Alors présidente du Regroupement des sages-femmes du Québec pendant 7 ans, la professionnelle a su user de son sens de la négociation en participant à des commissions parlementaires et en revendiquant aux élus un statut juste aux sages-femmes. Ses efforts auront porté fruit et vont contribuer à ce que la loi sage-femme voit le jour.
Son implication s’est poursuivie après la création de l’OSFQ. En effet, membre des comités de la formation et de l’admission de l’Ordre, c’est dans ce dernier que Mme Hamelin a été la plus active. Elle a notamment analysé les candidatures de sages-femmes formées à l’étranger qui désirent pratiquer au Québec et a contribué à créer un certificat à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pour bonifier leurs acquis. Elle est même devenue présidente du comité de l’admission.
Mme Hamelin a également agi à titre d’experte indépendante sage-femme sur des causes légales de l’Ordre.
Saisir l’opportunité d’enseigner
Ayant toujours eu une passion non dissimulée pour l’enseignement des pairs, celle qui est motivée par sa profession a été chargée de cours en pratique sage-femme à l’UQTR dès la première cohorte du programme, en 2002. Parallèlement à cela, Mme Hamelin tenait à accueillir des étudiantes en stage dans son milieu de travail. À son avis, le côté pratique doit être valorisé dans la formation des stagiaires.
Elle est par la suite devenue professeure à temps plein en 2010, une fonction qu’elle a occupée jusqu’à l’an dernier.
De la négociation pour créer un ordre professionnel… à la politique
Déjà familière avec les techniques de négociation qui ont mené à la création de l’OSFQ, Mme Hamelin est tentée par la politique.
« J’ai toujours trouvé qu’on [les ordres professionnels] évoluait dans un milieu politique, car on est en étroite collaboration avec les ministères de l’Éducation et de la Santé et des Services sociaux. On est continuellement dans des revendications ou des demandes », s’anime la sage-femme désormais retraitée.
Même si c’est de la politique à plus petite échelle, la professionnelle est, depuis 2017, conseillère municipale dans son village en Mauricie, à Saint-Élie-de-Caxton. C’est une autre façon pour elle de redonner à sa communauté.
Encore beaucoup de travail à faire
Questionnée sur l’avenir de la profession de sage-femme, la perception de Mme Hamelin est sans évoque : même si des grands pas ont été fait pour faire reconnaître leur apport, il reste beaucoup de sensibilisation à faire. Les professionnels ne sont pas au courant de l’expertise que représentent les sages-femmes. Il faut continuer de militer pour une meilleure collaboration avec les autres professionnels de la santé.
Toutefois, Mme Hamelin est persuadée que la relève saura répondre présente à ces défis d’envergure.
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Le Conseil remercie chaleureusement son commanditaire officiel pour la remise des Mérites du CIQ, La Personnelle.