Gilles Rondeau Travailleur Social
Prix du CIQ 2015
C’est lors de son diner annuel du 15 mai dernier que le Conseil interprofessionnel du Québec a procédé à la remise du Prix du CIQ 2015. Ce prix, plus haute distinction attribuée par l’organisation, reconnait la contribution remarquable d’un professionnel au développement du système professionnel québécois et à son rayonnement.
Cette année, le récipiendaire du Prix du CIQ est monsieur Gilles Rondeau, travailleur social. Monsieur Rondeau se distingue par l’engagement dont il fait preuve à l’égard de sa profession, par la passion avec laquelle il partage ses connaissances et par sa disponibilité lorsque son expertise est sollicitée par la collectivité.
La remise du Prix du CIQ 2015 a été effectuée par Mme Diane Legault, DMD, MBA, présidente du Conseil interprofessionnel du Québec.
Un message inspirant
Lors de son allocution, Gilles Rondeau a remercié toutes les personnes qui, au cours des années, ont travaillé avec lui. « La majorité des actions, que vous avez prise en compte et valorisées ont, pour la plupart, été réalisées avec d’autres, en équipe. Je comprends qu’on ne puisse décerner le prix à des centaines de personnes. Je voudrais toutefois donner le crédit qui leur revient à tous ceux et celles qui ont travaillé avec moi et donné le meilleur d’eux-mêmes tant dans les succès que les insuccès », mentionne-t-il.
Il a également rendu un vibrant hommage à la profession de travailleur social, invitant les différents acteurs du système professionnel à reconnaitre son rôle important dans notre société et à travailler en partenariat avec ces professionnels. « Le travail social, c’est l’humain avant tout, c’est un parti pris pour les défavorisés, c’est la personne considérée dans son milieu, c’est la justice sociale, c’est un travail pour créer un monde où chacun a une place, est intégré à la société, peut y contribuer, bref, un monde meilleur », dit-il.
Le lauréat a tenu à rappeler l’importance primordiale de la protection du public, et ce, pour tous les ordres professionnels. Selon lui, l’octroi du seul titre réservé à une profession n’assure pas la protection du public de manière suffisante. « Ceux de qui le public devrait être protégé n’ont qu’à ne pas adhérer à l’ordre. L’exemple vécu par les ordres en santé mentale et en relations humaines est à suivre. Il faut que des actes réservés soient accordés à plusieurs des ordres qui n’en ont pas afin qu’ils puissent mieux remplir leur mission de protection du public », souligne-t-il.
Comme troisième message, Gilles Rondeau a dit souhaiter que le système professionnel réussisse à équilibrer la représentation des hommes et des femmes au sein des professions du domaine de la santé et des relations humaines où les hommes sont faiblement représentés. « Avoir plus d’hommes travaillant comme intervenants permettrait d’atteindre une plus grande égalité, modifierait les perceptions, rétablirait un meilleur équilibre et rapprocherait les garçons et les hommes des services tout en passant le message que la santé, les services sociaux, ça concerne tout le monde. Je crois qu’on doit prendre les moyens à notre disposition pour susciter des candidatures masculines en plus grand nombre et faciliter leur admission ».
Une carrière prolifique
C’est en 1967 que M. Gilles Rondeau amorce sa carrière après l’obtention d’une maîtrise en service social à l’Université de Montréal. Dès la première année, il s’implique au sein de son ordre professionnel, l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec. Un an plus tard, en 1968, il devient chargé d’enseignement à l’université où il avait lui-même fait ses études, premier pas d’une carrière de pédagogue qui durera plus de 37 ans. Soucieux de parfaire ses connaissances, M. Rondeau obtient, en 1976, un Ph.D. en Social Work de l’Université de Pittsburgh.
De 1987 à 1991, il a occupé les fonctions de directeur de l’École de service social de l’Université de Montréal où il obtient le titre de professeur émérite en 2006. Passionné par la recherche, il compte à son actif plus de 120 publications à titre d’auteur ou de coauteur dans lesquelles sont abordées des thématiques telles que la violence conjugale, la masculinité et le bien-être des hommes, ainsi que l’intervention sociale.
M. Rondeau a présidé son ordre professionnel de mai 1994 à mai 1996. Il a également siégé à de nombreux comités. C’est en reconnaissance à cette grande implication ainsi qu’à son apport exceptionnel qu’ en 2009, son ordre professionnel lui a décerné le titre de membre émérite.
Son expertise et sa passion ont bien servi le système professionnel. Il a notamment été membre du comité d’experts sur la modernisation de la pratique professionnelle en santé mentale et en relations humaines, qui a joué un rôle décisif dans la genèse du fameux Projet de loi 21 modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines. À plusieurs reprises, il a été consulté par le ministère de la Santé et des Services sociaux à titre d’expert en matière de violence conjugale et familiale ainsi qu’en matière de bien-être des hommes.
À titre de consultant, formateur et bénévole, il est intervenu et intervient toujours auprès de nombreux groupes communautaires et d’organismes du réseau de la santé et des services sociaux.
Finalement, M. Rondeau occupe, encore à ce jour, le rôle d’administrateur nommé par l’Office des professions à l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec.
Le Prix du CIQ
Le Prix est une médaille en argent massif créée par madame Catherine Tremblay, orfèvre à Montréal. La production de l’œuvre et sa remise bénéficient d’une commandite de prestige, celle de La Personnelle, assurances générales, une entité du Mouvement Desjardins.